Taxi parisien et manifestations

Mon chauffeur et moi étions coincés dans les embouteillages, écoutant les derniers résultats de la mobilisation contre la réforme des retraites dans les villes moyennes de France. Pour engager la conversation, je lui ai demandé s'il avait manifesté la veille. Après avoir navigué dans la frénésie des voitures, des vélos et des trottinettes libérées par le feu vert, il a finalement répondu qu'il avait gardé ses enfants et récupéré son épouse après le travail. Contrairement à ce que beaucoup pensent, les jours de grève ne sont pas les meilleurs pour les taxis. Nous perdons notre temps à la sortie de gares vides ou d'aéroports perturbés, tandis que nos clients grincent des dents en voyant le compteur tourner dans les embouteillages. Avec les augmentations de prix de l'électricité, des péages et des carburants, ainsi que l'augmentation des coûts de réparation automobile, la situation est de plus en plus difficile pour les conducteurs. Même le superéthanol E85, traditionnellement moins cher, a dépassé la barre symbolique de 1 euro le litre. Luca de Meo, le patron de Renault et nouveau président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), menace également d'augmenter les prix des véhicules neufs de 2000 euros si l'Union européenne maintient son objectif de réduire les polluants atmosphériques en appliquant la norme Euro 7 en 2025. Mon chauffeur a conclu notre conversation en disant qu'à la retraite, il vendrait sa voiture et s'achèterait un scooter électrique pour se déplacer. Si même les professionnels en ont assez, où cela nous mènera-t-il ?